Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
Mise à jour de la fiche 26/06/2023 Attention, le contenu de cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.

FLANDRIN Paul


Ecole française

Portrait du peintre Clément Lacuria

1833

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
RF 2794, Recto

LOCALISATION :
Petit format

ATTRIBUTION ACTUELLE :
FLANDRIN Paul

TECHNIQUES :
Crayon graphite 20 x 14,4 cm Annoté en bas : 'Clément L. ancien camarade Paul Flandrin Paris 1833' Restauré en 2006 Oeuvre exclue du prêt
H. 00,200m ; L. 00,144m

HISTORIQUE :
Don Aline Flandrin au musée du Luxembourg en 1903 ; Fonds du musée du Luxembourg, entré au département en février 1931
Dernière provenance : Musée du Luxembourg
Mode d'acquisition : reversement
Année d'acquisition : 1931


COMMENTAIRE :
« Les portraits au crayon des années 1830 qui figurent dans cet ouvrage montrent le cercle des amis, des collègues et des intimes des Flandrin (cat.216 à 226). Ces feuilles, jamais exposées du vivant de leurs auteurs, possèdent le charme unique de la relation exclusive et privée qui les a générées. Aucune d'elles n'était destinée à devenir un tableau : il ne s'agit pas de dessins préparatoires mais d'œuvres en soi. L'emploi du dessin confirme et renforce le caractère confidentiel et spontané de ces effigies qui scellent l'amitié des artistes et de leurs modèles.../...En ces mêmes années, Paul réalise une série de dessins de grande qualité et de haute tenue stylistique, fruit d'une féconde période de recherches (cat.219 à 226). Ils représentent ses camarades de l'atelier d'Ingres à Pars et de la Villa Médicis à Rome : Clément Lacuria, Robert Didier, Henri Dubasty, Victor Bodinier, Alexandre Desgiffe, Ambroise Thomas, Ernest Boulanger et Emile Signol. Ici réunis, ils recomposent le cercle des adeptes d'Ingres, une galerie de portraits parmi les meilleures interprétations de l'ingrisme de l'époque. L'enseignement du maître de Montauban reposait sur deux piliers : le culte du vrai et le dessin (7). Celui-ci recommandait à ses élèves la vérité, la sincérité devant le modèle vivant.../...Leur entrée dans l'atelier d'Ingres permet aux Flandrin d'élargir le cercle de leurs connaissances au-delà des limites de leur ville natale.../...La première œuvre de la série est celui de Clément Lacuria (cat.221) réalisé à Paris en 1833. Clément est le frère de Louis que Paul représente en pendant la même année (19). Originaires de la même ville, les Flandrin et les Lacuria se fréquentent depuis leur scolarité auprès de Pierre Révoil à l'école des Beaux-Arts, au palais Saint-Pierre (20).Ils se retrouvent dans la capitale entre 1831 et 1833 (21) et rejoignent l'enclave lyonnaise de l'école d'Ingres, cellule librement constituée d'artistes qui reconnaissent dans l'enseignement du maître la traduction formelle des principes philosophiques et moraux vers lesquels l'art doit tendre (22). Les Lacuria quittent Paris en août 1833, peu après l'exécution des portraits que Paul leur dédie. ». (7. « Nous avons eu le bonheur de recevoir son enseignement, nous cherchons avant tout la beauté des lignes, l'harmonieux balancement des masses.../...Notre école ayant par-dessus tout le culte du vrai, nous avons multiplié les dessins et les études d'après nature », Paul à Raymond Bouyer, [Montgeron], 18 septembre 1893, Paris, Fondation Custodia, 2003-A.241 (R. Bouyer, « Paul Flandrin (1811-1902) et le paysage de style » in Revue de l'art ancien et moderne, t.XII, n°64, 10 juillet 1902, pp.41-51, voir p.49). D'autres témoignages de l'époque figurent dans E. E. Amaury-Duval, « L'Atelier d'Ingres », édition commentée par D. Ternois, Paris, 1993, pp.111-117 ; D. Balze, « Ingres, son école, son enseignement du dessin par un de ses élèves », Paris, 1880, pp.7-12 ; 19. Paul Flandrin, « Louis Lacuria », crayon graphite sur papier, vente, Christie's, New York, 30 janvier 1998, n°355. Anciennement collection sir Brinsley Ford, Londres ; 20. Ils formulaient les mêmes critiques et les mêmes réserves quant à sa méthode académique. Louis Lacuria déclarait : « Vous faisiez à Paris de rapide progrès, tandis qu'à Lyon je me liai[s] avec des chaînes de fer » (Louis Lacuria à Hippolyte, juin 1834, E. Hardouin-Fugier, « Jean-Louis Lacuria, élève d'Ingres, ami d'Hippolyte Flandrin » in Bulletin du musée Ingres, n°40, décembre 1976, pp.9-20, voir p.12 ; 22. Voir la partie II du présent ouvrage, p.49 et suivantes) (E. Marchetti & S. Paccoud, 2021) Bibliographie : E. Marchetti & S. Paccoud, « Images d'une société » in « Hippolyte, Paul, Auguste. Les Flandrin artistes et frères », dir. Elena Marchetti & Stéphane Paccoud, cat. exp. Lyon, musée des Beaux-Arts, 27 mars - 27 juin 2021, Paris, 2021, pp.204-243, en particulier pp.204-207, n°221, repr. p.221

INDEX :
Collections : Flandrin, Paul et Mme
Personnes : Lacuria, Clément
Techniques : graphite

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 20, p. 51