Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
Mise à jour de la fiche 04/11/2021 Attention, le contenu de cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.

ANONYME FRANCAIS XVIIIè s


Ecole française

Buste d'homme à perruque poudrée et en cuirasse.
Peut-être Louis François Armand de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu ( 1696-1788)

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
INV 35118, Recto

Anciens numéros d'inventaire :
NIII34333

LOCALISATION :
Réserve des pastels

ATTRIBUTION ACTUELLE :
ANONYME FRANCAIS XVIIIè s

TECHNIQUES :
Pastel sur papier. Sur le dos du carton de protection arrière, plusieurs étiquettes précisant le titre de l'œuvre et le numéro d'inventaire, étiquette du numéro d'ordre 35178 (biffé) et du numéro de l'inventaire Napoléon III 34333. Annotation à la craie blanche : chez Mr Varry (?). Les mesures du cadre sont : H : 00,74 ; L : 00,63 et profondeur : 00,065.
H. 00,608m ; L. 00,501m


COMMENTAIRE :
Geneviève Monnier (Inventaire des Collections Publiques Françaises, Pastels des XVIIe et XVIIIe siècles, Musée du Louvre, 1972, n° 117. Classé depuis longtemps parmi les œuvres anonymes figurant un modèle masculin non identifié, le pastel n'a jamais suscité beaucoup d'intérêt. Peu caractérisée, l'exécution est honnête mais ne permet pas d'identifier une main. L'état d'inachèvement de l'œuvre n'aide pas non plus la recherche. Cependant, le visage du personnage représenté est à notre sens suffisamment individualisé pour que l'on puisse proposer un nom. Nous pensons en effet que cet homme anonyme pourrait être le duc de Richelieu, Louis François Armand de Vignerot du Plessis. Descendant du cardinal, l'homme s'illustra sur les champs de bataille comme dans les alcôves. Né à Paris en 1696, filleul de Louis XIV, il fut à la fois le parfait gentilhomme de cour et un libertin d'exception, mais aussi un redoutable homme de guerre. De 1733 à 1738, il se distingua à l'occasion de la guerre de succession de Pologne, avant de se révéler un fin stratège en 1745 à la bataille de Fontenoy et de s'emparer du fort Saint-Philippe lors de l'expédition de Minorque en 1756, soit au début de la guerre de Sept Ans. D'un physique qui n'avait rien de remarquable, celui que l'on surnomma l'Alcibiade français se fit portraiturer à de nombreuses reprises. L'une des toutes premières effigies connues fut peinte par Jean-Marc Nattier en 1732 et le représente en pied en habit de novice de l'ordre du Saint-Esprit (Lisbonne, Museu Calouste Gulbenkian, inv. 96). Le visage juvénile de cette image d'apparat fut repris pour une toile anonyme figurant le duc en buste et en armure au-devant du champ de bataille où l'on s'accorde généralement à reconnaître Fontenoy (Bordeaux, musée d'Aquitaine, inv. 2008-12). Quelques années plus tard, toujours revêtu de l'armure, Richelieu paraît à nouveau en pied sur une autre toile (1,43 × 1,12 m) que le paysage maritime et le fort situé à l'arrière-plan invitent à dater après la prise du fort Saint-Philippe à Minorque, fin juin 1756. Attribuée sans raison aucune à Carle Vanloo et ayant été offerte en 1784 à M. de Montillet, l'œuvre (Collection particulière. Le cartouche supérieur de la bordure estampillée Infroit a été retouché, la date de 1784 connue par une photographie prise en 1929 devenant 1767) a fait l'objet d'une reprise au pastel figurant le modèle en buste inscrit dans un ovale (Collection particulière, reproduit dans le catalogue d'exposition Madame Geoffrin, une femme d'affaires et d'esprit, Châtenay-Malabry, maison de Chateaubriand, 2011, p. 132-133, no 123,repr.). Classé de manière erronée sous le nom de Jean Valade (Trope,1993, p. 130, no 112), ce portrait offre beaucoup de points communs avec le pastel du musée du Louvre. Si le dessin du nez et la forme du menton y sont identiques, si le modèle porte le cordon bleu de l'ordre du Saint-Esprit, en revanche la couleur des yeux diffère. Sur tous les portraits documentés du troisième duc de Richelieu, l'homme a les yeux marron. Sur le pastel du Louvre, ils sont d'un ton brun-vert. Soit le pastelliste n'a pas respecté la véritable couleur, n'ayant pas eu accès au modèle, soit il ne s'agit pas de Louis François Armand de Vignerot du Plessis (Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 147, p. 291).

INDEX :
Personnes : Louis Fran?ois Armand de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu ( 1696-1788)
Sujets : portrait
Techniques : pastel

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 14, p. 319