Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
Mise à jour de la fiche 24/01/2013 Attention, le contenu de cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.

MAITRE DE SAINT JEAN BAPTISTE


Ecole française
Actif vers 1400/1410


BIOGRAPHIE :
Peintre et enlumineur. 'Le Maître de Saint Jean Baptiste, ainsi nommé d'après le Saint Jean Baptiste au désert des 'Très Belles Heures de Notre Dame' de Jean de Berry (Prières, f. 57), n'est connu que par un autre manuscrit, qui l'associe à nouveau au Pseudo-Jacquemart. Il s'agit d'un livre d'heures à l'usage de Bourges enluminé dans l'atelier de Jacquemart de Hesdin vers 1410, où il a peint une 'Majestas Domini' et une 'Pentecôte' (Londres, British Library, Yates Thompson 37, ff. 103 et 122). Cet enlumineur occasionnel était probablement peintre de chevalet, comme l'atteste l'attention qu'il porte au modelé des visages. Le corpus est parfois éclaté entre plusieurs mains, dont un Maître de Saint Michel (Missel, f. 106). Il faut cependant tenir compte du fait que les disparités de style sont inhérentes aux modalités de son intervention dans le manuscrit ducal, tantôt pour compléter une peinture préexistante, tantôt sur un dessin de Jean d'Orléans, tantôt seul, et qu'enfin une partie de ses enluminures ont été largement retouchées ultérieurement, y compris celle de saint Michel. Il semble en outre avoir travaillé de conserve avec un autre peintre de panneaux, le Maître du Saint-Esprit (Jacques Daliwe ?), parfois sur une même image, et il en subit l'ascendant. La poursuite par le Maître de Saint Jean Baptiste de l'entreprise des Très Belles Heures de Notre Dame et la fidélité qu'il y manifeste aux dessins de Jean d'Orléans pouvaient suggérer d'y reconnaître son fils et successeur François d'Orléans, peintre en titre de Charles VI de 1407 à 1422 et simultanément peintre du dauphin Louis de Guyenne (1414-1415) et du duc de Berry. Mais l'expressionnisme de son style fait plutôt supposer une origine germanique ou flamande, dans la même veine que le traité d'astrologie brugeois offert à Jean de Berry en 1403 par Lubert Hautschild, abbé d'Eeckhout (New York, Pierpont Morgan Library, M. 785). L'identification du Maître de Saint Jean Baptiste avec le peintre Herman Maelwael reste une hypothèse acrobatique, malgré des points de contact avec sa seule œuvre à peu près certaine, l'Armorial du héraut Gueldre vers 1395 (Bruxelles, Bibliothèque royale, ms. 15652-6, ff. 26 et 122). Grand-oncle des frères Limbourg, Herman Maelwael est attesté à Nimègue de 1382 à 1397 au service du duc Guillaume de Gueldre (+ 1402) et de son épouse Catherine de Bavière-Straubing (+ 1400). On perd ensuite sa trace, même s'il faut noter que le duc de Gueldre séjourna à Paris en mai-juin 1401.' - Ines Villéla-Petit, dans 'Les enluminures du Louvre, moyen âge et Renaissance', catalogue raisonné sous la direction scientifique de François Avril, Nicole Reynaud et Dominique Cordellier, assistés de Laura Angelucci et Roberta Serra, Paris, 2011, p. 149.


SYNONYMES :
Maelwael Herman